Comme bien souvent c’est en traînant sur PINTEREST que l’on a découvert cette technique venue d’Extrême Orient, bien qu’en soi l’idée de rapiécer un vêtement soit universelle. Mais l’herbe étant toujours plus verte dans le pré du voisin, ce que font les Japonais(es) nous semblera toujours plus joli, c’est le propre de l’exotisme.

Pour la petite histoire :

Un peu de vocabulaire avant de commencer car le Japonais est rarement LV1 ou LV2 pour le français moyen. On dit souvent que BORO = Guenille en langue Nippone. Ce qui n’est pas tout à fait juste. Il s’agit en fait du résultat une fois qu’un vêtement usé ait été rapiécé justement pour éviter qu’il ne tombe en guenille (en Français ce mot désigne un vêtement vieux et déchiré).

Pour renforcer la toile là où elle est trouée, on coud une pièce de tissu par-dessus le trou et pour solidariser l’ensemble, on maintient les deux textiles par un ensemble de petits points droits nommés SASHIKO (exemples ci-contre). Très vite les petites gens ont vu dans cette activité le moyen de contourner les lois impériales somptuaires de l’ère Edo, leur interdisant de porter des couleurs vives, de larges motifs ou des tissus riches comme la soie

Ouvrage collectif 2012 (wikipédia)

Dans des régions comme le nord du japon au climat rigoureux, cette technique permettait aux plus humbles de renforcer un vêtement pour lui augmenter sa durée de vie voir de le doubler pour un peu plus de chaleur. Avec le temps, un simple vêtement pouvait, au fil des superpositions, se transformer en une tenue aux allures de patchwork surpiqué.

Kimono illustrant plusieurs motifs de sashiko

Certaines pieces sont emblématiques du mode vie de ces populations laborieuses

Le donja

Sorte couverture composée de superpositions de morceaux de chanvre. Proche du futon, le donja était déplié sur le sol le soir afin que la famille s’y endorme et se réchauffe pendant l’hiver. 

Le hodo

Le hodo,  est le premier tissu dans lequel le nouveau-né sera emmitouflé et s’apparente à un linge de lit fait de patchwork de vêtements portés par une lignée familiale

ci-contre Tapis de couchage pour enfant (boro shikimono), fin du xixe siècle.wikipedia

Ainsi d’une simple technique d’économie familiale est né un art qui aujourd’hui dépasse les frontières de l’empire du soleil levant pour le plus grand bonheur des créatrices(teurs) textile et autre couture-addict

Tradition du passé et tendance de l’avenir

De tout temps les petites gens ont su faire durer leur vêtement, simplement parce que le tissu était une matière onéreuse. Cela ne date pas du moyen âge, il y a 80 ans on raboutait les draps, usés par le milieu, histoire de les faire durer un peu plus et il y a à peine 50 ans on reprisait les chaussettes, rapiéçait les pantalons. Mais contrairement au boro il fallait que cela soit le plus discret possible voir invisible car le ravaudage restait la marque de la pauvreté.

Et voilà que le XXIe siècle, dans sa prise de conscience écologique, redécouvre tous ses petits gestes qui faisaient de vous une parfaite maitresse de maison. De la cuisine zero déchet, aux lessives fait maison en passant par les travaux de couture le tout à la sauce DIY.

La dernière tendance à la mode le VISIBLE MENDING (fr :Rapiéçage voyant) où l’art de rendre bien visible tous les « raccommodages » vestimentaires. Le boro et le sashiko y trouvent leur place avec d’autres arts textiles comme le reprisage

Ce que ça nous inspire

Pour assembler ces pièces les Japonais(es) ont choisi une technique très simple appelé SASHIKO : un petit point droit régulier de fil blanc jouant ainsi du contraste avec la couleur coutumière de ces vêtements : le BLEU INDIGO et c’est certainement cette capacité à sublimer la simplicité qui caractérise le mieux l’art japonais à nos yeux occidentaux.

Les images ne manquent pas sur cette technique et elles nous ont inspiré ceci, comme une page d’exercice pour entrainer l’oeil et la main à la régularité.

On s’inspire de la couleur des boro en mêlant différentes pièces de bleu principalement du lin et du jean chaque pièce surplombe l’autre et on maintient avec une borderie machine au fil doré comme un clin œil à une autre technique japonaise (Kintsugi)

Pour le moment ces 2 coupons sont destinés à la création d’une pochette futée que vous trouverez le mois prochain dans la boutique

Sources :

https://www.thegoodgoods.fr

Wikipedia