Une fibre végétale oui ! mais complétement dénaturée

Appelée aussi Soie artificielle pour sa ressemblance avec ce tissu, la viscose est fabriquée à partir de la cellulose du bois. C’est ce qui, à première vue, lui octroie une valeur écologique.

Malheureusement cet atout est complétement annihilé par les ingrédients qui permettent cette métamorphose. La soude caustique, à l’origine de la douceur et de la brillance de la fibre, le disulfure de carbone et l’acide sulfurique sont trois composantes aux conséquences désastreuses pour l’environnement et inacceptables sur l’être humain. A cela se rajoute une consommation d’eau comme le coton (voir « Coton : le revers de la médaille ») et de bois qui à elles seules rendent le procédé non écologique.

Voilà tout est dit, où presque car si la production de la viscose est problématique, sa consommation outrancière amplifie le désastre. C’est pourquoi il est important de changer nos habitudes de consommation en utilisant des articles recyclés ou upcyclés.(voir nos créations).

Pour mieux le comprendre commençons par quelques dates

1884, en France le comte Hilaire de Chardonnet et Auguste Delubac obtiennent une matière similaire à la soie.
1892, la viscose est brevetée par Cross, Bevan & Beadle au Royaume-Uni
1920, six pays en produisent dont les États-Unis et le Japon, elle sert à fabriquer des robes pas chères, combinaisons et culottes, des doublures ou des bas.
Après la crise de 1929, elle devient encore plus largement répandue, particulièrement en lingerie.

Très rapidement, moins de 50 ans, la viscose devient donc indispensable.

La viscose une beauté vénéneuse, idole de la fast fashion

Soyeuse, résistante, fluide, ne nécessitant pas de réel repassage. Elle fixe bien les couleurs, et réagit bien aux lavages successifs. Possédant des qualités similaires à celles de la soie et du coton. Elle se montre très polyvalente, utilisée pour tout type de vêtement et même pour du linge de maison. On la mélange très vite aux autres fibres naturelles. A contrario, c’est une étoffe peu respirante et peu calorifique, peu importe les modèles qu’elle génère( lingerie, fond de robe, doublure, robe festive…) n’ont pas cette usage.

Dernier atout mais non des moindre un faible coût de fabrication, ce qui en fait la matière fétiche de la fast fashion qui nous inonde de ces collections. Une fast fashion basée sur le concept de mode jetable où les produits, icône d’un jour, se retrouvent le lendemain, déchets pour toujours. Car oui ! la viscose est non seulement polluante à la fabrication mais aussi à la destruction puisqu’elle ne se décomposera en nano particules de plastique qu’ au cours d’un processus de plusieurs siècles.

On parle souvent de « fashion-victimes » pour ces consommatrices poussées à la boulimie par le neuro-marketting de l’industrie de la Mode, mais les vraies victimes n’est ce pas plutôt les générations futures qui devront vivre dans nos poubelles ?