Voila une technique à laquelle je ne me suis jamais intéressée, jusqu’à ce que je la découvre à Noël dans une boutique, sur les sacs d’une créatrice, qui travaille un peu dans le même esprit que moi. Et me voila partie à chercher les informations sur la technique, les matériaux… et l’inspiration sur pinterest.

Heureusement, pour démarrer, l’investissement n’est pas trop onéreux, très vite je me prend au jeu et je passe à la vitesse supérieure en m’offrant quelques plaques de plus à graver et surtout en investissant dans des outils plus efficaces : le kit de débutant atteint très vite ses limites.

Le principe est fort simple, on grave un motif sur une plaque de linoleum, qui une fois enduite de la peinture adéquate, permet de réaliser des impressions textiles ou papiers en tirage multiple.

Le matériau : Le LINOLEUM

Comme le Lino des sols en lino? oui oui c’est ça ! enfin presque car aujourd’hui le revêtement de sol appelé ainsi ne permet pas la gravure. Le lino à graver c’est quoi alors ! C’est un matériau à base d’huile de lin, dont il tire son nom et son odeur caractéristique. Il contient aussi de la poudre de liège, de la gomme et de la résine, le tout comprimé sur une toile de jute, formant une plaque de quelques millimètres d’épaisseur.

Les outils : La GOUGE

Pour graver dans ce matériau on utilise des gouges de différentes tailles et formes. On commence par évider les contours, de façon précise, à l’aide d’une gouge fine puis les parties plus larges à l’aide d’une gouge plus grosse. Cette façon de faire provoque un rainurage régulier dans toute les parties évidées, ce qui est caractéristique de la linogravure, parfois ces traces apparaissent de ci de là à l’impression, elles font le charme de cette technique, et les créateurs en jouent parfois.

La Technique : La TAILLE d’épargne

C’est une des techniques de gravure en relief, ou taille d’épargne. On évide certaines parties pour encrer les parties intactes (non évidées), afin d’ imprimer le motif ainsi créé. Deux points importants doivent donc être respectés :

1/ si on évide nos traits noirs, ils apparaîtront blancs : le dessin initial apparaîtra en négatif ( mais si on évide le blanc alors le dessin est en positif.

2/ le dessin reporté sur le lino est inversé par rapport à l’original un peu comme un miroir , ce qui n’est pas grave pour un motif mais se révèle dramatique quand il y a des mots à graver( j’en ai fait très vite l’expérience). L’astuce est alors de tracer les lettres sur un calque, de transférer le texte à l’envers sur le lino pour qu’il se retrouve à nouveau à l’endroit une fois imprimé.

Je ne me lasse pas de graver depuis. Avec la technique du martelage j’avais déjà pu apporter aux teintures végétales un supplément de vie mais j’ étais limité d’une part dans la thématique des feuillages et d’autre part par le pouvoir de pigmentation présent dans les dites feuilles. La Linogravure m’est apparue alors comme le complément idéal. Elle m’offre à la fois un rendu d’impression similaire au martelage dans sa rusticité de contours, mais surtout elle m’offre une gamme de motifs infinis ou presque: animaux, objet, géométrie, tout est possible dans la limite de mes compétences de graveure