Coton : la plante 

Le Coton

Un textile Végétal

Cet arbuste(80 cm à 2 m de hauteur), de la famille des Malvacées ( mauve et guimauve), adore l’eau et la chaleur des pays tropicaux. Son intérêt réside dans les fibres qui entourent les graines à maturité du fruit.

Il existe une trentaine de variétés sauvages et seulement 4 cultivées :

Gossypium arboreum,et Gossypium herbaceum (coton dit indien à fibres épaisses et courtes), 

Gossypium barbadense (coton égyptien à fibres longues et fines très recherchées pour leur qualité, 5%de la Production mondiale)

Gossypium hirsutum,(coton américain l’espèce la plus couramment cultivée à fibres de taille moyenne. 90 %de la Production mondiale)

Depuis le milieu des années 1990 sont cultivés des cotonniers génétiquement modifiés, rendus aptes à résister par eux-mêmes aux attaques de différents insectes qui menacent fréquemment la plante. Plus particulièrement cultivés aux États-Unis, en Chine et en Inde, mais également dans bien d’autres pays (Afrique du Sud, Australie, Argentine, Brésil, Mexique, Pakistan, Paraguay, Uruguay …).

Depuis 2012, plus de 50% des cotonniers cultivés dans le monde sont des (O.G.M.). 90% des cultures  en Inde, 80% en Chine. Avec pour avantage d’avoir réduit, en moyenne, les apports d’insecticides de 50% et augmenter les rendements de 1/4

Une Histoire ancienne

Les archéologues ont retrouvé des fragments de ce tissu datant d’il y a environ 7000 ans au Mexique et d’après des textes anciens, le cotonnier est cultivé en Inde depuis plus de 3000 ans.On en parle dans la Bible, ( Livre d’Esther), : Karpasi, (mot en vieux-sanskrit) qui désigne encore le coton-graine en Inde et en Indonésie.

Le Grec Hérodote en parle ainsi  : « Les Indiens ont une sorte de plante qui produit, au lieu de fruits, de la laine plus belle et plus douce que celle des moutons ; ils en font leurs vêtements ».Pour  les Romains Strabon le découvre quelques années avant notre ère, à l’entrée du golfe Persique. Et Pline l’Ancien le décrit ensuite sous les noms de xylon et de gossypion, en Arabie et en Haute-Égypte, en précisant que les vêtements des prêtres égyptiens étaient confectionnés en coton

Europe : Au premier siècle de notre ère, le commerce d’étoffes indiennes, jusque-là limité à l’Asie occidentale, se déplace vers l’Ouest de la Méditerranée. En même temps, la culture de la plante et la filature du coton se répandent hors de l’Inde vers la Perse et l’Arménie, où elles prospèrent au XIIIe siècle. L’industrie cotonnière  va se développer en Europe au XIVème siècle ; son commerce sera florissant à Bruges et Gand ainsi qu’à Barcelone.

Afrique : Pendant ce temps les Arabes propagent cette culture en Afrique, à mesure que leur conquête s’y étend. Sur cette terre, le paysan se sert de cette plante comme pilier de l’assolement triennal. Au tout début pour satisfaire aux besoins domestiques pour l’habillement. Il évolue vers une  culture de rente lors de la colonisation,

Amérique : Avec la découverte de l’Amérique les colons installent le coton dans les îles. Au 17et 18e siècle principalement à St Domingue et à la Guadeloupe. En parallèle l’industrie des filatures se développe, augmentant la production de vêtements.Vers 1790 Les grands planteurs fuient St Domingue pour s’implanter aux tous jeunes Etats Unis. La culture du coton y progresse au rythme de l’expansion vers l’ouest et jusqu’au Brésil

Jusqu’au XVIIIème siècle, toutes les opérations étaient faites à la main grâce à l’abondante main d’oeuvre fournie par l’esclavage des noirs. En Europe, c est alors un produit de luxe puisqu’ environ 78 % des étoffes sont en laine, 18 % en lin et 4% en coton. Les cotonnades furent les premiers tissus imprimés.

Asie : Au 19e sous l’impulsion britannique la culture se développe en Inde, terre d’ origine du coton, mais le fil de coton indien  casse  assez facilement sur les machines anglaise. Pour y remédier plutôt que de chercher a adapter les machines, les Anglais préfèrent implanter du coton américain à la fibre plus adéquate MAIS qui demande plus d’eau et de pesticide puis qu’il n’est pas adapté à l’environnement et  qu’il apporte des maladies.

Des fibres…. au tissu

Les fibres de coton subissent un premier battage destiné à retirer une partie des poussières et des corps étrangers et un triage, avant d’être pressées en balles pour être plus faciles à transporter vers les ateliers de filature(transformation du coton brut en fil).
1) Les balles sont ouvertes pour un 2sd battage dans une nettoyeuse-batteuse pour retirer les corps étrangers contenus dans le coton.
2) Le cardage, qui consiste à séparer les fibres les unes des autres, à les peigner, à les redresser et à les nettoyer, permet d’obtenir un ruban de carde d’une largeur d’environ un mètre.Une opération facultative de peignage est effectuée pour la fabrication de tissus de très haute qualité.
3) L’étirage (ou doublage) permet d’harmoniser l’épaisseur du ruban de carde par étirage des fibres entre différents rouleaux de Caoutchouc tournant de plus en plus rapidement.
4) Les fibres peuvent ensuite subir des traitements tels que le blanchissement ou la teinture.
5) Enfin, plusieurs rubans sont étirés et tordus ensemble pour donner le fil définitif. La torsion apportée au fil est plus ou moins grande selon l’usage auquel on le destine.

Et cette belle histoire pourrait s’arrêter ici car le coton est une merveille de la nature, qui accompagne l’homme depuis des millénaires, elle lui a apporté un inestimable confort de vie. Malheureusement, les envies de coton de l’Humanité font peser une lourde menace sur nos ressources et exigent un prix très élevé au regard de la santé et du bien être d’une partie de notre population.

« Tout s’est accéléré depuis vingt ans, avec les enseignes de la fast fashion qui, en renouvelant constamment leurs collections, nous poussent à acheter à l’excès, avec un modèle de prix bas qui implique de produire dans des pays à faibles coûts de main-d’œuvre, sans aucune visibilité sur les conditions de travail des ouvriers. On achète deux fois plus de vêtements qu’il y a vingt ans et on les porte deux fois moins longtemps ! »

ARTICLE DU JOURNAL  » LE MONDE «  « L’industrie textile est emblématique de tous les excès de la société de consommation »

Alors si vous souhaitez en savoir plus , on vous propose ce 2ieme article