Ou l’art de tisser des galons
Découverte sur les campements de reconstitution historique la technique de tissage aux tablettes permet 3 choses
Fabriquer des jolis galons pour agrémenter nos sacs
Recycler les restes de pelotes de laine
Occuper les longues soirées d’hiver (ou les périodes de confinement au choix)
Un peu d’histoire
Le tissage aux tablettes est très ancien, attesté dés l’Antiquité et au Moyen Age européen et nordique, il permet de réaliser des galons (larges ou étroits) à vocation de ceinture ou d’ornementation de vêtement. La matière première, c’est la laine, matériau disponible dans toute l’Europe et au sein de toute les classes.
Codex Manesse
Une Matière : la LAINE
Le travail de la laine c’est l’activité principale des femmes du foyer (fillettes et aïeules incluses). On la carde, on la peigne, on la file, on la teint, et on la tisse. L’élevage de mouton est qui plus est, parmi les plus commun, car l’animal n’est pas difficile à nourrir. On apprend aux fillettes à filer au fuseau, tout en gardant le troupeau.
Un matériel : Simple et rustique
Technique assez ancienne, attestée dès le haut Moyen Âge (tablettes en bois retrouvées dans une tombe à Oseberg en Norvège, 850 après J.-C. et exposées au musée des drakkars à Oslo), mais d’usage plus ancien puisque des traces de tablettes en bois ont été retrouvées datant de 600 ans avant J.-C. Le tissage au tablette demande peu de matériel, une technicité manuelle très simple, mais requière une excellente mémoire et de la concentration sur l’ouvrage.
Vous trouverez des métiers très divers sur le Net.
Métier moderne Métier historique et technique Métier rudimentaire mais efficace Métier traditionnel/contemporain Mon métier « fée main »
Il y a de forte chance pour que nos aïeules se soient contentées de tisser entre deux perches de bois, voir même pour certaines entre elle-même (accroche à la ceinture) et un arbre, avec une grande difficulté pour cette dernière position : garder une tension constante.
Pourtant, le cœur du métier réside dans les tablettes : en os, en corne, en bois, la tablette doit être dans une matière dure mais perçable, lisse pour ne pas accrocher la laine et légère (on oublie le métal, trop cher au Moyen Âge de toute façon).

L’idéal c’est qu’elles soient facilement manipulables, percées de trous identifiés dans leur angles (de nos jours les lettres ABCD sont le standard mais on peut imaginer que nos aïeules souvent illettrées choisissaient des symboles, des runes…)
Une Technique :
Avec des cartes quadrangulaires (le plus simple et le plus répandu). En Général d’un format de 5×5 cm, par exemple, artefacts archéologiques à l’appui, (cependant j’ai déjà vu des hexagonales et des triangulaires sur des sites internet).
Chaque fil de trame va passer dans un des 4 trous de la carte, la position de départ des cartes est importante. Après chaque passage du fil de chaîne entre les fils de trame on tourne les tablettes vers l’avant ou l’arrière et on tasse et ainsi de suite pendant un nombre de tours, déterminés par le modèle choisi : 3 avant 3 arrière ,7 avant 7 arrière etc…
Ce RYTHME avant-arrière avec un même nombre c’est la base mais il existe des combinaisons différentes :
- où les tours avant diffèrent des tours arrières 3av 4ar ;
- où toutes les cartes ne tournent pas dans le même sens : les 5 premieres à gauche et les 5 dernieres à droite tournent 4AV-4AR celles du milieu 6AV-6AR ;
- où le rythme initial peut aussi changer après un certain nombre de tour 4AV-4AR 10 fois de suite puis 6AS-6AR 10 fois de suite, etc…
Et c’est là que l’on comprend qu’il vaut mieux rester concentrée !
Personnellement, je me suis fais un compteur avec des perles aux couleurs des tranches de mes tablettes (car j’ai pris soin de les mettre en couleurs oui ! Sinon, on ne sait pas au premier coup d’œil si toutes les tablettes sont sur la bonne position, ni sur quel tour on se trouve).

J’ai bien conscience que, expliqué aussi théoriquement, ça doit sembler confus et très compliqué mais en fait, l’activité en elle-même est très simple et gratifiante car le motif apparaît visuellement très rapidement, je le conseille à toutes celles (ceux) qui cherchent une activité « en pleine conscience ».
Et pour ceux qui veulent du tutoriel, je vous invite à visiter le site de L’ATELIER DE MICKY, ou tout simplement à taper « tissage aux tablettes » dans un moteur de recherche.